M. CRISIAS- Professeur de Dessin

Roger CRISIAS est né à Chéragas à 12 kms à l'ouest d'Alger, dans une famille de deux enfants, famille de "colons" mi-alsacienne, mi-varoise, dont les anciens ont contribué à la fondation du village de Chéragas.

Il suit l'école primaire dans son village. Quand il a onze ans, sa famille part s'installer au Maroc.

Etudes secondaires à Casablanca, au Lycée Lyauté et en parallèle, études artistiques ( dessin et musique).

A l'âge de 17 ans, il monte à Paris après réussite au concours d'entrée à l'Ecole Normale de Musique, et ensuite à l'Institut de Pédagogie Musicale, en classe de piano.

Il étudie et enseigne à l'Institut Musical, où il a obtenu les diplômes de Professeur Assistant et Aspirant Concertiste jusqu'a la déclaration de guerre de 1939.

Puis suivent la mobilisation, la période de guerre et l'occupation pendant laquelle l'Institut étant fermé, il recherche un emploi dans une usine pour échapper au travail obligatoire en Allemagne.

En même temps, il suit des cours accélérés du soir, avec les risques du couve-feu que cela comportait à Paris, pour s'initier au dessin technique et à sa pédagogie

Il décroche un premier emploi au groupe LMT (Le Matériel Téléphonique) où il enseigne jusqu'à ce qu'il découvre par hasard le concours annoncé par le Ministère de l'Air pour recruter un professeur pour l'Ecole de l'Air de Cap Matifou qui se créait, il obtint le poste.

Le voilà ,enfin revenu en Algérie, il ramène sa mère dans sa maison familiale de Chéragas et débute une nouvelle vie à Jean-Bart où l'Ecole s'est installée

Il s'attache tout de suite à cette Ecole hors du commun, unique en France. Il y passera dix sept années inoubliables.

On lui décerne les Palmes Académiques, récompense habituellement réservée aux personnels de l'Ecole Normale, qu'il a beaucoup appréciée.

Il acquiert aussi le titre mi-comique, mi-affectueux de "Cri-Cri".

Marié à une jeune fille issue de familles pionnières de Chéragas, ils ont deux enfants qui ont gardé beaucoup de bons souvenirs de parties de jeux autour de la "Cité" de l'Ecole de l'Air.

Puis vint juin 1962, après toutes les tribulations que l'on sait, départ d'Alger vers la "Mère Patrie". Il se rend à Paris, au Ministère de l'Air où on lui demande de rejoindre à la rentrée, son poste à l'Ecole de Cap Matifou, il se refuse de travailler pour les nouveaux dirigeants de l'Algérie et se retrouve à prospecter sans succés en Lozère où il est hebergé en famille.

Grâce à un concours de circonstances favorables, il est embauché par la Cie Péchiney à l'Ecole des Dessinateurs d'ISSOIRE (Puy de Dôme). où il enseigne pendant dix ans, avec toujours dans le coeur la nostalgie de l'Ecole de l'Air et où il faut lutter pour imposer un "rapatrié".

En 1974, installation à Six-Fours pour raison de santé. Grosse opération cardiaque de la dernière chance et réussite complète.

Après avoir dans la région varoise, renoué avec quelques anciens du Cap, rencontrés de ci, de là, il tente la fondation de l'Amicale, qu'il a animé avec enthousiasme, abnégation, et à laquelle il a consacré volontiers tant d'heures de travail jusqu'en 1986.

Cette période, vous la connaissez bien. Le courronnement de sa carrière et sa grande satisfaction furent la reconnaissance officielle de l'ENPA et l'homologation du diplôme auquelles il a consacré tant d'heures de lutte opiniâtre.

Il pouvait enfin profiter pleinement de sa retraite, disait-il, avec le sentiment du devoir accompli, et retrouver son cher piano qu'il avait quelque peu délaissé.

Texte de Mme CRISIAS